vendredi 6 juillet 2007

surprise

Mais que vois-je sur les bords de l'autoroute nous menant à Hay River?







Des bisons sauvages... mignons n'est-ce pas?

Panorama






Sur la rivière MacKenzie


L'homme qui tua l'arbre


Ballade en forêt



compris?

Réflexions d’une abitibienne qui se disait montréalaise

... et qui devint ténoise.

En descendant de l’avion le 10 mars, mon corps a figé à cause du froid. Parce que dans l’énervement je n’avais pas pris la peine de mettre mon manteau. Parce que ma tuque était dans mes bagages. Mais surtout parce qu’il faisait -40 degrés.

Au bas des marches de l’appareil, ce fut comme une douche froide dans les bains de Baños. Je me disais qu’il devait au moins faire -60 avec les vents (ici DJ fat f.u.c.k), parce qu’à Montréal il fait -15 et y fait frette, mais ici, c’est la Sibérie! Ça a rien à voir avec le monde normal! Où suis-je?

Au nord du 60e parallèle n’a pas chaud qui veut.

J’ai parcouru 6000 km. Treize heures de vol. Les adieux déchirants entre mes moitiés et moi. Les sièges inconfortables des aéroports. Les cafés sans saveur ni odeur des comptoirs aériens. Les maux de têtes et d’oreilles en altitude. Tout ça pour ça?

Une ville deux fois plus petite que ma ville natale (RNHC). Trop de roches et trop peu d’arbres. Un gigantesque Walt-Mart. De gros blocs appartements partout. Un vent poudreux vous fouettant le visage sans relâche. Un froid si glacial qu’il vous colle les deux narines ensemble quand, dans un moment de total inconscience, vous inspirez à l’extérieur de votre foulard.

À l’aéroport m’attendait mon amoureux debout à côté d’un énorme ours polaire empaillé mais tout de même donnant l’impression d’être prêt à l’attaque. Qu’elle drôle d’idée. J’étais sous le choc. Sur ou sous, je sais plus, mais j’étais choquée. Même en voyant sa belle p’tite face (le mec de Baie Comeau, la visite spéciale, vous vous souvenez?) j’arrivais de reculons. Je suis nomade. Six lettres. Mylène. Six lettres. Un N, un M, un E. Plein de similitude. C’est une maladie qui s’est acharnée sur moi à 17 ans en quittant la grosse maison jaune avec un magnifique piano buffet dans le sous-sol, une piscine et un jardin dans la cour arrière et une coiffeuse juste en face où on avait pas besoin de rendez-vous pour revenir la tête tout croche. J’ai jamais réussie à m’en guérir de tout façon.

Et là, il y a de cela quatre mois, je me suis réveillé un matin. Le lendemain d’avoir quitté Chomedey Laval, le surlendemain d’avoir quitté le 2525 rue Darling, le quartier Hochelaga, la tour du Stade, la ligne verte, le métro Square-Victoria, la 191 vers Lachine, la rue Adam, la métropole où j’avais les pieds bien ancrés, mon Abitibi où je trouvais ça loin en titi, mais quand même bien moins loin d’où je suis là maintenant.

Mais heille, vous savez quoi? Ben, j’chus ben icitte. Tellement que j’ai signé un bail d’un an avec mon amoureux pour un joli petit loft situé dans la vieille partie de la ville aux jaunes couteaux. Tellement ben, que j’ai l’intention d’y revenir après mon fameux voyage around the world.
N'est-ce pas merveilleux?